La Chine investit chaque année entre 800 et 900 milliards de dollars dans la production d’énergie verte. Un plan ambitieux qui, d’ici cinq ans, doit conduire à un doublement de la capacité. En 2030, plus de 70 % de l’électricité chinoise proviendra du solaire, de l’éolien et d’autres technologies propres.
Cet article contient :
- Selon notre département de recherche économique, cette énorme vague d’investissements fait que la dépendance de l’Europe à l’égard de la Chine augmente à une vitesse fulgurante.
« La Chine détient 60 % de la capacité mondiale de production dans les secteurs du solaire, de l’éolien et des batteries, et même 80 % pour les panneaux solaires, » déclare Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting Benelux.
« D’une part, l’Europe profite de prix plus bas pour les technologies climatiques grâce à la production de masse chinoise, mais en même temps, ces prix bas exercent une forte pression sur les producteurs européens. À cela s’ajoute que la Chine contrôle 70 % de la capacité mondiale de raffinage des terres rares – cruciale pour les batteries, les éoliennes et l’électronique. »
Une dépendance croissante entraîne des risques stratégiques
La domination de la Chine ne se limite pas à la production. Sur le plan de l’innovation en intelligence artificielle et de la capacité d’exportation, l’écart se creuse également.
Bien que la Chine soit confrontée à des tensions commerciales croissantes avec les États-Unis – y compris des hausses de droits de douane et des restrictions à l’exportation – « l’exportation chinoise reste remarquablement robuste, » affirme Johan Geeroms. « Nos recherches montrent qu’en cas de conflit commercial aggravé, la Chine parvient encore à renforcer sa position de fournisseur. Cela rend l’Europe d’autant plus vulnérable : tant que nous demeurerons dépendants de la production chinoise, les restrictions commerciales ou les tensions géopolitiques peuvent avoir des conséquences indirectes majeures sur des industries européennes vitales. »
Des secteurs tels que l’automobile, la construction de machines, l’énergie, les centres de données et les télécommunications encourent donc des risques directs. Parallèlement, cela souligne la nécessité pour l’Europe d’investir davantage dans sa propre capacité de production de technologies propres, de batteries, de semi-conducteurs et de matières premières critiques.
Un exemple récent est l’entreprise de semi-conducteurs Nexperia, qui, en raison de préoccupations liées à la propriété chinoise, a rencontré des problèmes de livraison et des pressions géopolitiques. « C’est une menace directe pour les fabricants européens de véhicules électriques, » explique Geeroms. « Cela montre comment les tensions géopolitiques se répercutent directement sur la production, la fixation des prix et la capacité d’innovation. »
Qu’est-ce que cela signifie pour les responsables financiers ?
Pour les CEO, CFO et credit managers, cette dépendance signifie que les risques géopolitiques ne sont plus un simple phénomène macro-économique, mais un risque opérationnel ayant une influence directe sur les marges, la liquidité et la continuité.
Nos experts conseillent aux entreprises d’intégrer ces risques de façon proactive dans leur stratégie financière et commerciale. Cela commence par trois étapes importantes :
- Cartographiez votre chaîne d’approvisionnement et vos dépendances.
Comprenez quels fournisseurs, marchés et technologies sont vulnérables aux perturbations ou aux restrictions à l’exportation. - Évaluez votre portefeuille clients par pays et par secteur.
Nos analyses montrent que la santé financière des clients et partenaires peut fortement fluctuer en période de tensions géopolitiques. - Assurez-vous une résilience financière.
Prévoyez une marge dans la planification de votre fonds de roulement pour absorber les chocs. Les assurances-crédit et les garanties peuvent aider à protéger la trésorerie et sécuriser les paiements.
« Celui qui aujourd’hui maîtrise ses risques géopolitiques se trouvera demain plus solidement positionné sur le marché, » souligne Johan Geeroms. « Cela exige de la perspicacité, non des réactions de panique. Les entreprises qui osent mesurer les risques peuvent justement saisir des opportunités dans un champ de jeu en mutation. »
La connaissance comme levier stratégique
Nous suivons de près les évolutions en Chine et en Europe. Notre département de recherche traduit les tendances mondiales en analyses d’impact concrètes pour les entreprises européennes.
Nous accompagnons les responsables financiers avec :
- Des rapports économiques et pays pour éclairer les risques géopolitiques.
- Des assurances-crédit et des garanties qui renforcent la capacité financière sans grever le fonds de roulement.
- Des analyses de risque et de la surveillance qui aident à fonder mieux les décisions commerciales.
« Les leaders financiers ne doivent pas seulement voir la géopolitique comme une menace, mais aussi comme un signal pour renforcer leur gestion des risques, » affirme Johan Geeroms. « Les entreprises qui font cet effort seront celles qui gagneront la transition. »
Restez agile dans un monde qui change
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