Situation économique en France

11/09/2025

Selon Allianz Trade, le scénario le plus probable serait celui d’un budget 2026 prévoyant environ 20 milliards d’euros d’économies. Une Loi spéciale comme substitut à un budget génèrerait le même montant d’économies. Toutefois, une éventuelle dégradation de la note de la France par les agences de notation ne devrait pas susciter d’inquiétude excessive car elle est déjà largement anticipée par les marchés financiers.

Face à une Assemblée nationale divisée, notre scénario pour la France tourne autour de deux alternatives principales :

  • L’adoption d’un budget allégé qui reprend plusieurs mesures d’économies prévues dans le budget Bayrou (probabilité à 50%) avec pour conséquence une croissance 2026 de 1,1%.
  • Le recours à l’utilisation de la “Loi spéciale” (probabilité à 30%). Cela consisterait ainsi à geler les dépenses centrales de l’Etat (hors dépenses de la sécurité sociale).

Maxime Darmet, Economiste senior chez Allianz Trade : « Le point commun entre ces deux hypothèses est, selon nos estimations, des économies budgétaires d’environ 20 milliards d’euros (contre 44 milliards d’euros pour le budget Bayrou). Le déficit budgétaire de la France devrait s'établir à environ -5 % /-5,2% du PIB en 2026 dans l’une ou l’autre des situations. En revanche, la tenue de nouvelles élections législatives anticipées serait le scénario le plus risqué, impactant lourdement la croissance française, déjà faible, de -0,6 point en 2026. Cela augmenterait encore l’incertitude avec pour résultat des marchés sous pression. Une plus faible croissance entrainerait notamment une sous-performance des recettes fiscales, obérant une réduction du déficit en 2026. La dissolution de juin 2024 a déjà coûté 4 milliards d’euros aux finances publiques ».

Plusieurs agences de notations vont, dans les prochains jours et prochains mois, communiquer sur une éventuelle dégradation de la note française. Les marchés financiers ont déjà anticipé des dégradations de notation de la dette avec des spreads reflétant une notation souveraine A contre AA actuellement accordée par les agences de notation. La France est désormais considérée par les marchés comme un émetteur non core, et le spread pourrait encore augmenter en fonction des développements politiques et du passage ou non d’un budget.

Maxime Darmet : « La croissance du PIB français reste atone, freinée par la faiblesse de la demande intérieure et extérieure. Nous estimons que l'incertitude politique et le resserrement des conditions financières (par rapport à un scénario « sans dissolution ») au cours de l'année écoulée ont réduit la croissance de 0,3 point de pourcentage et ajouté 4 milliards d'euros au déficit budgétaire en raison d'une croissance plus faible et de taux d'intérêt plus élevés »..