La note de risque de près de 50 pays s'est améliorée d'ici 2024. Cela représente plus du double des améliorations apportées en 2023. Les risques liés à la conduite des affaires à l'échelle mondiale diminuent. C'est ce qui ressort de l'atlas des risques-pays que nous avons publié aujourd'hui. L'atlas des risques-pays est basé sur un modèle d'évaluation des risques exclusif. Ce modèle est mis à jour tous les trimestres en fonction des derniers développements économiques et des données propres à Allianz Trade. Il fournit une analyse complète et un aperçu des facteurs économiques, politiques, commerciaux et de durabilité qui affectent les tendances du risque de défaut pour les entreprises à un niveau macroéconomique.

Cet article contient :

  • En 2024, nous avons relevé 48 notes de risque pays et n'en avons abaissé que 5.
  • La tendance positive pourrait facilement s'inverser en 2025-2026, car les fractures géoéconomiques exercent une pression sur la confiance des entreprises et le commerce.
  • Les principaux pays de l'UE, y compris la Belgique, conservent leur statut AA. L'Espagne et l'Italie suivent un peu plus bas avec un statut A.
  • Le taux d'endettement de la Belgique continuera d'augmenter pour atteindre près de 107 % du PIB.

Johan Geeroms, Director Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade : « Un statut AA signifie que les conditions pour faire des affaires avec un pays comme la Belgique sont optimales. Pensez aux habitudes de paiement locales, à l'infrastructure et à l'environnement financier. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y a aucun risque. En tant que pays AA, la Belgique continue de lutter pour mettre de l'ordre dans ses finances. La stabilité financière future du pays reste préoccupante ». La Belgique n'est pas seulement sur le banc des accusés de la Commission européenne.

« Le taux d'endettement de la Belgique devrait atteindre près de 107 % du PIB cette année. Les marchés financiers surveillent cette évolution de près, avec le risque que le marché des obligations belges soit perturbé. Des économies substantielles et/ou des réformes fiscales seront nécessaires pour éviter d'hypothéquer les générations futures. Par ailleurs, il existe des disparités en matière de santé financière entre les régions. Cela pourrait conduire les agences de notation à attribuer des ratings divergents. En outre, depuis le 1er janvier, les règles d'investissement belges sont devenues nettement moins attrayantes. À cela s'ajoute le fait que le délai de délivrance des licences d'exploitation ne cesse de s'allonger, ce qui décourage les investisseurs potentiels nationaux et étrangers Pourtant, il est essentiel d’adopter une politique industrielle cohérente en collaboration avec l'UE. Tous ces éléments freinent le potentiel de croissance de l’économie, et ce, malgré la notation AA de la Belgique ».

En 2024, le risque pays mondial s'est nettement amélioré, avec 48 économies rehaussées et seulement 5 dégradées. La tendance positive observée en 2023 est encore plus évidente aujourd'hui, puisque les relèvements ont plus que doublé (+27) et que les déclassements sont restés stables (+1).

« Les économies dont la notation a été relevée représentent environ 17 % du PIB mondial. Ces revalorisations concernent principalement les marchés émergents : l'Amérique latine en a bénéficié le plus (13), suivie de l’Europe émergente (10) et de la région Asie-Pacifique (9). En revanche, la majorité des dégradations ont eu lieu au Moyen-Orient, notamment à Bahreïn, en Israël et au Koweït, en raison des tensions persistantes dans les chaînes d'approvisionnement et des prix du pétrole brut inférieurs aux seuils d’équilibre budgétaire », explique Luca Moneta, Senior Economist for Emerging Markets chez Allianz Trade.

  1. Toutefois, le risque pays reste fortement soumis aux tensions géopolitiques et financières attendues au cours des prochains mois. Celles-ci pourraient être exacerbées par une nouvelle matérialisation des risques de dégradation.
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  3. « Bien que les perspectives économiques mondiales se soient améliorées grâce à la baisse de l'inflation, à la reprise des flux de crédit et à l'amélioration des conditions de liquidité, les conditions commerciales restent difficiles dans de nombreux pays à faible revenu. Par ailleurs, les pays à revenu élevé font face à une incertitude politique persistante. Il est également important de noter que les deux tiers des améliorations de notation effectuées l’an dernier reposent sur des indicateurs à court terme, ce qui signifie que ces progrès sont cycliques et potentiellement réversibles. Dans ce contexte, les entreprises doivent être vigilantes dans leurs stratégies de croissance face aux tensions géopolitiques et à la montée du protectionnisme. Les chaînes d'approvisionnement sont susceptibles de devenir encore plus complexes, ce qui rend d'autant plus important le suivi du risque pays », a déclaré Aylin Somersan Coqui, PDG d'Allianz Trade.

Selon Allianz Trade, plusieurs facteurs pourraient perturber la dynamique positive en 2025-2026. Ces éléments sont les suivants:

  • Tensions géopolitiques : les conflits sociaux, politiques et institutionnels s'intensifient fin 2024
  • Risques de guerres commerciales : montée du protectionnisme et risque de conflits commerciaux
  • Instabilité sociale et polarisation : polarisation croissante aussi bien dans les marchés développés qu’émergents
  1. Ana Boata, directrice de la recherche économique chez Allianz Trade, conclut : « Une guerre commerciale totale constitue une menace majeure : la perte d’activité économique et le retour des pressions inflationnistes pourraient saper la confiance des investisseurs, les incitant à adopter une posture attentiste sur le long terme. Par ailleurs, la polarisation croissante, déjà visible dans de nombreux pays, entraîne des coûts économiques significatifs et aggrave les divisions sociales. La fréquence et la gravité des troubles sociaux augmentent également, sous l’effet de facteurs tels que l’inflation, les ajustements fiscaux et le ralentissement de la productivité. Dans ce contexte, les décideurs doivent rétablir la confiance et limiter les risques de polarisation. »
  1. En tant qu'autorité en matière d'assurance-crédit, nous vous offrons la possibilité d'en savoir plus sur les risques pays qui affectent vos décisions commerciales. En téléchargeant l'Atlas des risques pays, vous avez accès à des profils de risques pays détaillés et à des notations qui peuvent vous aider à naviguer dans le monde complexe du commerce international.